Au fond!

Difficile de se lever, même si je suis réveillé depuis un bout. On dirait que je n'arrive pas à récupérer aussi vite qu'avant. Une grosse journée de production m'attend. Je suis gâté, je vais pouvoir avoir un peu de sous pour Noël. Et je ne dis pas ça pour faire pitié, les temps sont durs depuis septembre 2018. C'est long, c'est difficile à accepter. Vivre une certaine austérité pour tout laisser aux autres, c'est plate! Je le sais bien, je ferais tout pour ceux que j'aime. Quand vous dites que vous préféreriez mourir pour le bonheur de vos enfants, ça ressemble à ça! Mais je commence à trouver que la fatigue me tient en hypocrite quelque part, et que je ne suis pas le maître dans tout ça. Je me dis que ça va revenir. Ça fait plusieurs années que je me dis ça, je pense que ça ne reviendra jamais. Du sommeil, ça ne s'emprunte pas! Alors je fais ce que je peux et surtout, je m'accroche à la vie avec le sourire que je réussis à trouver ici et là. J'ai parlé avec mon père ce matin, il prend du mieux. Il commence à accepter qu'il n'a plus de maison. Il est toujours aussi curieux, prêt à travailler pour gagner son pain! Je suis content qu'il soit souriant! Le décompte avant Noël est commencé, les clients veulent avoir tout avant le 24 décembre. Comme si la vie se terminait le 25! Je me rends bien compte que c'est une manne qui passe, une manne à laquelle je dois adhérer. C'était tout le temps que j'avais, on s'en reparle!