mercredi 28 février 2024

TDHA

Ce matin, J'ai remarqué que j'avais beaucoup d'énergie! J'ai remarqué que je dérangeais ma Bibi. Que j'étais tellement heureux, que je voulais lui partager un tas de choses! Et j'ai ressenti un mal que je croyais enfoui bien creux au fond de moi. Même que je pensais que ce mal était éteint! Mais je l'ai senti venir me chercher, il m'a saisi par le collet, comme si j'étais une plume, une poussière dans l'univers!! Pourtant, je ne voulais pas faire de mal, ni créer un moment pénible, bien au contraire, je voulais exprimer mon bonheur, ma joie de saisir le privilège de vivre, de comprendre ce qui se passe autour de moi! Et si possible remplir tout l'air contenu autour de moi de connaissances, de petits bonheurs, de petites réussites! Je sais que c'est énorme pour qui ne sait pas! Je sais que ça peut devenir envahissant, voire même troublant! Mais je m'ennuie de ce temps où j'étais seulement «un petit criss». Un enfant qui voulait apprendre, qui avait soif de vivre, amoureux de la vie sous toutes ses formes! Bien que je me frottais à l'autorité, aux autres enfants, je me sentais heureux, invincible, nourri par l'Amour! Et ce doux temps, cette enfance, balisée par mes parents qui tentaient de me suivre, tout en m'encadrant du mieux qu'ils le pouvaient, je m'en ennuie! Car il m'a fallu arriver dans le «vrai monde». Affronter les autres qui disaient que je dérangeais, que je faisais trop de bruit! Les autres qui allaient tellement tranquillement, que souvent, j'avais le temps de me perdre à faire autre chose, et finalement être en retard sur le groupe! Mais je m'amusais toujours à les rattraper! Chaque matin, je me levais, heureux, plein d'énergie, prêt à vivre des tas de nouvelles aventures! Sans jamais penser au lendemain, ni aux conséquences de quoi que ce soit! Pour moi, il suffisait d'aimer, d'être moi-même, un petit bout d'homme amoureux! Et j'ai grandi, j'ai accompli des tas de choses, souvent de façons peu conventionnelles, mais j'avançais, j'apprenais! Et ça, c'était le miracle de vivre! Parfois déchiré par l'appel de Dieu qui me demandait de l'aider, d'aller aider les autres dans le besoin, je me cherchais beaucoup. Puis est arrivé le départ de la maison, les études collégiales...Je me suis vite aperçu que je pouvais en faire encore beaucoup plus si je dormais moins! Si je déployais mes ailes aussi grand que possible! Mais le manque d'encadrement a fini par me rattraper, et, l'arrivée d'un premier enfant m'a soudain ramener sur la terre ferme, «la vraie vie». Je me suis recroquevillé sur moi-même, réalisant qu'avec autant de potentiel et de volonté, il apparaissait de grandes responsabilités! Plus le temps passait, plus je me rendais compte que j'avais navigué en sens contraire des autres; que mes joies étaient parfois les peines des autres. Il fallait que je fasse quelque chose. Et à force de thérapie, on m'a parlé de troubles envahissants du développement, mais aussi de troubles envahissant du comportement. Comme ça, je serais supposé comprendre que j'avais un problème. Que toute cette joie, toute cette énergie, souvent mal canalisée, apportait des problèmes aux autres, mais aussi à moi-même! Alors m'est apparu une vision, ce que le tuteur me disait, quand j'avais 15 ans, que mes réponses à leurs questions, qui étaient «trop matures» pour mon âge, étaient en réalité une source de problème pour eux! Je me souviens avoir discuté avec des profs concernant mon comportement. Ils tentaient de m'expliquer leur désarroi devant le fait que j'avais les meilleures notes de la classe, mais que j'étais aussi celui qui dérangeait le plus! Moi, j'étais adolescent; un adulte en devenir. J'ai passé des nuits à me poser des questions, j'ai rempli des tas de pages sur ce que je ressentais. Des dessins, des textes, je cherchais des solutions. Et j'appréciais que mon professeur d'arts plastique me donne des choses à faire quand j'avais fini avant les autres, qu'elle me fasse confiance en me donnant des tâches connexes. Et je me souviens combien il m'était valorisant d'avoir des travaux supplémentaires en anglais! cela me permettait de continuer d'apprendre! Et je ne dérangeais personne! Mais mon voyage à travers ma vie n'est pas fini! Au fil des ans, je me suis marié, j'ai eu 2 autres enfants! J'ai utilisé mon énergie, mes connaisssances, pour passer au travers des différentes aventures qui se sont proposées à moi. Et un jour, en cherchant des indices pour comprendre mes enfants, certains intervenants m'ont parlé du «TDAH». Une nouvelle appelation pour les «petits criss»! Nom de dieu que j'ai travaillé, que j'ai essayé des choses, que j'ai cherché des solutions pour comprendre et réaliser que j'étais non seulement titulaire de ce titre, mais aussi, une sorte de mutant de cette complication. J'en ai déduit que c'était «trouble de l'hyperactivité et de l'attention», «TDHA». D'accord! Est-ce que j'ai gagné quelque chose? Est-ce que ma vie est devenue moins difficile? Bin non! Au contraire, en commençant à prendre du concerta, un neurostimulateur, je suis retombé en arrière, réalisant le potentiel en moi qui avait «tiré» un peu partout. J'ai recommencé à trouver que les autres étaient au ralenti, qu'ils étaient concentrés. Ce fut tout un choc! Mais toutes les questions sans réponses que j'avais accumulées quelque part à l'intérieur de moi sont ressorties! Et j'ai trouvé des tas de réponses! Comment j'ai fait pour vivre 43 ans sans médication? Je me le demande encore! Mais ma condition n'a jamais été une «raison», une défaite pour ne pas être arriver au résultat escompté! Et chaque jour continue d'être une aventure unique à laquelle j'ai apporté des modifications. Une routine matinale et une autre avant de me coucher, les jours de semaine, ceux où je dois travailler. Et pour l'instant, ça semble bien fonctionner. Je ne suis pas devenu quelqu'un d'autre, je suis toujours moi, mais j'arrive à contrôler certaines choses. Et surtout, je réussis à me protéger quand j'aime trop, quand je suis heureux! À suivre!

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Je continue de vivre au jour le jour.

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