lundi 8 novembre 2010

Essouflé!

Ce qui me scandalise le plus, c'est de voir à quel point nous sommes endettés! Je me souviens qu'on disait «une cenne américaine fly bean dans l'trou!» À cette époque, l'essence se vendait 90¢ le galon! Je ne savais pas grand chose sur la vie et je tenais mon père par la main. Puis les temps ont changé : René Lévesque n'a pas obtenu la séparation du Québec et les dettes ont commencé à s'accumuler... Peu après, il y a eu la montée des taux d'intérêts, 22%! Mon père travaillais temps plein au pensionnat, au moins 2 soirs par semaine et les soirs de fins de semaine! Mais les choses empiraient. Nous sommes déménagés dans la Beauce, j'y ai appris un tas de choses. Le coût de la vie y était moindre. La majorité de mes amis se sont retrouvés avec des parents divorcés. Ça n'arrêtait plus! Les femmes ont commencé à travailler, travailler dur! Puis, après quelques années, je suis revenu dans la région de Québec, à Sainte-Foy. J'y ai découvert un lieu pour étudier, un lieu où il était difficile de se trouver un travail d'étudiant. Dans la Beauce, il suffisait de se retrousser les manches et de se mettre au travail chez n'importe quel cultivateur! Ne pas avoir peur de se salir, ni de travailler dur! Mais en ville, avoir un travail était un privilège. Je trimais dans une shoppe! J'aimais bien ça, avec mon co-voiturage, cela me faisait bien de l'argent de poche. Mais je ne rendais pas compte de se qui se passait. Jean-Paul L'Allier est entré au pouvoir et les choses se sont encore empirées! Cet homme a endetté la ville de Québec, disant oui à tous et chacun, il avait sûrement une vie cachée qui lui coûtait cher. J'ai terminé mes études collégiales, totalement insouciant de ce qui m'attendait. Alors que j'étais occupé à fêter la vie, endetté jusqu'aux oreilles, je me disais que ce n'était pas grave, de toute façon, nos dirigeants faisaient la même chose, je suis entré à l'Université. Bien des choses s'ouvraient encore à moi. Alors je me suis mis à rêver; rêver d'un monde meilleur. Je faisais un BAC en enseignement, mon API du CEGEP m'avait dit qu'au moins, avec ça (un BAC), je serais sûr d'avoir un travail! Alors je me foutais bien d'avoir des dettes, j'aurais amplement le temps de les rembourser avec mon futur travail d'enseignant. Mais voilà que je décide de ne pas travailler dans la Beauce cet été là... Une sorte de protestation contre mes parents et surtout un besoin d'indépendance! Je voulais me suffire moi-même! Il fut facile pour mes parents de me dire par la suite, je te l'avait dit! Je pourrais vous écrire encore deux jours pour raconter comment s'est déroulé mon cheminement pendant l'accomplissement de mes études universitaires, mais je me contenterai de vous résumer. Un fois le BAC terminé, un fils à mes côtés, une carte Sears remplie à rabords, un compte Zellers qui déborde et une autre carte de crédit, Canadian Tire cette-fois, remplie elle aussi, et , une jeune maman ( à qui payer une pension) complètement dépassée, malade et très agressive, je me promenais d'écoles en écoles, en vue d'obtenir mon premier travail d'enseignant. Quand je dis au monde que je n'ai enseigné qu'une demi journée, ils partent tous à rire, croyant que c'est une blague! Pourtant, c'est la pure vérité! Après cinq années à essayer, le programme universitaire a changé; avant, au sortir du BAC en enseignement, on avait un permis pour enseigner, après avoir obtenu l'équivalent de 2 ans d'enseignement au Québec et enfin avoir mon brevet d'enseignant et travailler comme professeur. Mais là, chaque finissant avait une formation en informatique, un beau brevet d'enseignant! J'étais alors tabletté! Mon beau rêve venait d'en prendre un coup! Pourtant, j'ai essayé autant que j'ai pu, courant ici et là, essayant d'enseigner au loisirs, aux adultes, même bénévole! Mais personne ne voulait d'un jeune homme aussi fatigué que moi, qui n'avait pas de quoi s'habiller convenablement, pas de quoi manger tous les jours, et un enfant à nourrir. Des journées pluvieuses comme aujourd'hui, où je suis épuisé d'avoir un peu trop travaillé, ces souvenirs reviennent pour me dire que la journée n'est pas si mal et que je suis déjà passé par plus pire. Mais ces dures années m'ont tellement appris de choses! Aujourd'hui, avec mon expérience, je ne voudrais même pas retourner dans le passé, histoire d'essayer de faire mieux. Mais ce qui m'attriste, c'est de voir que la ville de Québec s'est engrossie d'une fusion, a continué de s'endetter! Les offres d'emplois pullulent, mais plus personne ne veut travailler! Pourtant, il y aurait matière à y réfléchir! Cette fusion n'a qu'aggravé les choses. En se fusionnant, les dirigeants en place ont pu camoufler d'autres magouilles, d'autres dettes. Maintenant nous sommes aux prises avec des dossiers énormes, difficiles à traiter. La vie va vite, c'est un peu chacun pour soi. C'était différent, dans la Beauce. Il faut s'unir et reconstruire la ville avec de vraies valeurs! J'y reviendrai. En attendant, j'essaie de sourire, de me trouver chanceux. mais des fois, je m'en irais ailleurs. Peut-être dans la Beauce...

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Faire en sorte que chaque jour soit une réussite!

Oui monsieur! 20 heures 30, encore dehors en train d'écrire, en écoutant la nouvelle toune de Luke Combs! Sous le gazebo, il fait si bon...