Restez aux aguets!

À l'approche des fêtes, il est rassurant de sentir que tout va bien allé côté monétaire. Plus jeune, j'étais tellement peu nantis, mais pas moins heureux, que certains Noëls furent stressants, interminables. Mais j'étais jeune, insouciant. Des fois je me dis que, si j'avais travaillé un soir par semaine au lieu de sortir chaque soir... Remplacer un soir de sortie par un soir de travail! Mais j'étais jeune et insouciant. Mais aussi, je me disais que tout irait bien, que les choses s'arrangeraient d'elles-mêmes! J'avais confiance à mon destin. Confiance démesurée peut-être, mais qui m'a permis de passer au travers d'événements pour le moins traumatisants. Bien sûr, avec le temps, j'ai compris que mon ignorance, mon déni de situation, m'ont rattrapé. Et ce fut de façon radicale! Ill a bien fallu que je fasse quelque chose, sinon je ne m'en serais jamais sorti. Oh que non. Mais de me rendre compte, d'accepter cette situation, ce fut pour moi un deuil difficile à passer au travers. Des années de retroussage de manches, de courage aveugle. Remonter la pente, monétairement, moralement, physiquement!

Imaginez le Québec, maintenant. Il faudra faire un changement radical. Les auteurs de ce «système» tout croche, qui nous coûte notre labeur quotidien, seront les premiers à nous quitter. Ils se sauveront comme des voleurs! Et ce sera à nous de se démerder. Et ces mêmes voleurs seront les premiers revenus si l'occasion de piger dans le plat de bonbons se représente. Car  ils furent gâtés trop longtemps, trop facilement, et il reviendront assurément. Mais j'ai travaillé fort pour avoir ce que j'ai, alors il faudra travailler fort pour me l'enlever. Restez aux aguets.