samedi 23 janvier 2016

Bilan du concerta, partie 2.

Alors qu'il n'y avait que moi qui ne s'en étais pas aperçu, tous les gens que je rencontrais me le disais, j'étais dans la marde. Endetté, fatigué, un corps épuisé. Je buvais un peu trop et il semble que je ne pouvais jamais manger assez pour réussir à me rassasier. Les ressources qui étaient disponibles à ce moment-là n'étaient pas nombreuses. La relation avec mes parents avait pris un coup dur avec l'arrivée «prématurée» de mon fils et les négociations orageuses avec la mère de ce dernier. Mes amis avaient pris leurs distances, voyant qu'être ami avec une âme perdue s'avèrait plutôt toxique pour leur propre vie. Bref, il fallait que je sorte de cette torpeur. J'ai commencé une thérapie qui m'a apprise que j'étais, peut-être, un émotif extrême. Une personne qui avait de la misère à gérer ces émotions. Il faut dire qu'à cette époque, mes émotions se devaient de sortir, peu importe où et de quelle façon. Mes émotions, je les conduisais, je les buvais, je les mangeais, je le dessinais, je les courais, je les écrivais, je... Il fallait que ça sorte! Mais je ne me rendais pas compte à quel point c'était dur sur mon entourage. Une séparation, un diplôme universitaire, et des dettes énormes plus tard, j'ai échoué à un test d'ivressomètre. On dirait que ce fut un élément déclencheur. Je venais de franchir une barrière, sombrant du côté obscur de la force. 
Et puis, par hasard, j'ai rencontré une fille, simple, une sportive, une fille qui a un horaire dans sa vie. Une personne qui a un plan pour sa vie. Mais elle m'a remarqué elle aussi. Alors je me suis engagé dans le plus dur combat de ma vie : me prendre en main. Ça fait maintenant vingt-deux ans de ça. J'en ai fait du chemin. J'en ai fait des recherches. Et j'ai pleuré plusieurs fois toutes les larmes de mon corps! Aujourd'hui, avec du recul, je me rends bien compte que ma concentration est proportionnellement reliée au degré de stimuli qui se présente à moi. Plus je suis occupé, surtout physiquement, plus je suis capable de me concentrer. Avec le temps, en vieillissant, l'activité physique est devenue moins présente et j'ai rencontré toutes sortes de difficultés par rapport à mon degré de concentration. Et l'hyperactivité m'a tellement épuisé, usé... Alors, je m'entraîne quotidiennement. Je me garde le loisir d'écrire, de dessiner. Je planifie mes journées en fonction d'un ordre précis. Et surtout, je ne manque pas à ma discipline! Je me rends compte que si j'avais pris de la médication à l'université, je serais probablement professeur aujourd'hui. Mais je n'en souffre pas. Au contraire, le collier syndical d'une carrière en enseignement serait sûrement en train de m'achever. Mais je me rends compte aussi à quel point mes parents furent à la fois des guides, mais aussi des partenaires solides pour réussir à me garder le plus longtemps possible, dans une certaine direction. Que leurs enseignements m'ont permis de m'en sortir. Oh il y a d'autres facteurs qui m'ont aidé, mais ils ont été solides face à cette boule d'énergie concentrée, ce volcan que j'étais. Et ma conjointe, une femme d'exception, a réussi à voir en moi la personne que je suis, malgré tous mes détours, toute mon errance émotive! Et aujourd'hui, père de trois enfants, heureux de mon sort, je tiens à remercier tous les intervenants, de près ou de loin, qui ont contribué à ma réussite! Merci beaucoup!

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Faire en sorte que chaque jour soit une réussite!

Oui monsieur! 20 heures 30, encore dehors en train d'écrire, en écoutant la nouvelle toune de Luke Combs! Sous le gazebo, il fait si bon...