mardi 30 octobre 2018

Anxiété

J'aimerais me permettre une réflexion sur le problème que les gens vivent ces jours-ci. Un problème d'anxiété. Comme si nous, dans le passé, n'avions pas fait d'anxiété. Comme si, parce que nous nous sommes organisés du mieux qu'on le pouvait, on aurait mieux fait de baisser les bras, et laisser l'anxiété gagner! Je ne sais pas comment exprimer ce que je veux dire. Il fut un temps où nous étions laissés à nous-mêmes. Choisir de consulter, c'était choisir de faire rire de soi! Ne pas affronter la vie et ses aléas, c'était être lâche! Je ne sais pas trop comment le dire sans choquer les gens. Mais admettons que j'avais de la peine, que les événements en cours me bouleversaient au point de pleurer et d'avoir un comportement «différent» devant les autres, dans un cours, dans un lieu public, je m'exposais tout nu à la terre entière et je devais «dealer» avec ce que ça pouvait provoquer. J'ai beau essayer de me rappeler ce qu'on faisait pour passer au travers, la seule chose que je peux voir, c'est l'absence de réseaux sociaux. L'absence de l'aide individuelle «virtuelle», aujourd'hui dans les poches de tout le monde. En essayant de moins courir, d'aider nos jeunes à courir avec nous, nous avons créer une dépendance à cette aide. Les jeunes ne communiquent presque plus de vive voix, face à face. Ils ne vont plus «tater» le terrain, ils visualisent le tout d'avance, virtuellement, se font une idée et une fois le temps venu d'agir, ils ont peur! Tout se passe par textos, par les réseaux sociaux. Les gens ne savent plus parler, ne savent plus écrire. Ils utilisent des petits «autocollants» pour communiquer leurs émotions, leurs humeurs. Quand ils sont obligés de «sortir» dans la vraie vie, au travers du monde, rien ne va plus. J'essaie d'expliquer que ce choc, celui de s'ouvrir au monde, à la société, devient un problème. Ils ne savent pas comment communiquer de vive voix avec des étrangers. Ils préfèrent les communications avec délai. Être devant une autre personne, physiquement, ce n'est pas nécessaire. Pour revenir à mon époque, ou devrais-je dire ma vie, si je voulais parler à quelqu'un, je pouvais l'appeler avec un téléphone filaire. Mais je préférais me rendre chez lui si possible ou encore le voir à l'école ou à la messe... Pas sexy vous me direz, mais c'était comme ça que je pouvais dire des choses, partager mes maux! Sinon, je dessinais, j'écrivais! Ce que je fais encore, presque quotidiennement. Avec les années, mon besoin de partager mon opinion, mes idées, a grandi. Si je ne peux extérioriser tout ça, je serai désagréable pour mon milieu. Les gens n'aiment pas avoir quelqu'un qui donne son opinion, quelqu'un qui parle de choses bouleversantes, de vérités qui provoquent des émotions... Je pense vraiment que le problème, nous l'avons provoqué, de façon inconsciente, mais il s'agit d'un véritable problème. Je me demande maintenant comment négocier avec ce dernier.

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