Assez libre pour crier!

Moins vingt-deux, je suis sorti brancher mon camion. Je vais chez un client, travailler sur un cube. Si je me fie à mon fatigomètre, je me sens vendredi! Mais nous ne sommes que mercredi! J'aimerais qu'il en soit autrement, mais je n'y arrive pas. Affublé de ce rhume, les nuits sont dures avec une épouse qui tousse à se défoncer les abdominaux! Mais ça va passer. Je prends des médicaments de jour, ça me fait le plus grand bien! Qu'est-ce qui fait que j'ai toujours quelque chose à écrire, chaque matin? Eh bien, je ne me souviens pas de n'avoir rien eu à dire. Je suis quelqu'un qui a besoin de donner son opinion; il me faut exprimer tout ce qui me tiraille en dedans. Je me sens quand même bien, malgré tout ce qui me m'arrive; je m'ennuie de mes enfants, j'ai hâte à notre sortie d'amoureux! Nous fêterons nos noces d'argent! Je suis scié en deux de cet accomplissement. Je sais que c'est une fierté, mais c'est aussi beaucoup de temps qui est passé! Du temps qui ne reviendra pas. Et depuis une vingtaines de mois, legros me prive de ma vie, prétextant que c'est la faute des hautes... Je n'ai rien à voir dans toute cette mauvaise gestion, mon seul regret, avoir voté pour legros. J'ai contribué à la descente aux enfers de l'ancienne belle province... Mais je ne suis pas du genre à me laisser abattre, je suis un battant, un guerrier d'une autre époque. Quand je pourrai me ressaisir, me sentir assez libre pour crier, hurler que j'aime la vie, alors je serai vraiment heureux. Pour l'instant, je suis en attente, ayant hâte de montrer la porte à tous ces incompétents! Pour reparler de notre vingt-cinquième anniversaire, nous nous reprendrons, quand l'incohérence sera devenue un souvenir, un film d'horreur que personne n'aimera se remémorer! Je dois y aller, si je veux passer au travers de ma journée!